Vous avez certainement remarqué ces
jardins potagers en bordure de la route de Maxilly sur Saône. Cet
endroit s'appelle « les sables ». On y cultive tout ce
qui est bon pour la santé, les légumes et l'amitié.
Dans le détail
Un soir, par hasard, je
décide de m'y arrêter. D'où je suis, le bruit de la route est
presque inaudible. L'ambiance est détendue et l'accueil très
chaleureux. Avec mes piètres connaissances, je reconnais les rangs
de salade (facile), de pommes de terre (déjà plus dur) et d'autres
trucs verts, dont j'ignore le nom et le devenir. Ici la terre est
naturellement mélangée à du sable alluvionnaire, sûrement le
résultat de phénomènes géologiques très anciens. Du coup, elle
est fertile, et semble facile à labourer. Enfin, labourer, labour,
labeur, laborieux. Ces mots ont la même racine latine (labor) qui
signifie travail, que l'on imagine « dur et pénible ». Ce
n'est absolument pas le cas ici. D'abord les surfaces sont modestes,
et on vient ici pour le plaisir de partager. Partager ses astuces de
jardinier, et partager du bon temps, à parler, à être ensemble
tout simplement. Les générations précédentes se retrouvaient déjà
ici comme d'autres au bistro. Il y a là le soucis de perpétuer des
logiques simples et saines, celles d'activités utiles, réalisées
en commun pour renforcer le lien social.
Certains économistes
proposent même le potager comme premier espace de révolution.
D'après eux, cette activité court-circuite radicalement le modèle
économique imposé par les multinationales agroalimentaires.
Le potager permet de supprimer les intermédiaires, garder un contrôle sur la qualité,
développer la solidarité et acquérir une petite liberté.
Les retraités que j'y ai vu
ce soir là sont assurément libres à leur manière. Et heureux. Leurs sourires
sont rayonnants et contagieux. Me voilà donc reparti avec un petit
bonheur, cueilli juste à point. Tout comme les radis, dégustés le
soir même.
Et oui, le jardin est source de communication positive. Depuis 3 jours, je cueille mes cerises et je les distribue dans mon village au plus grand bonheur des papilles des habitants. Je recueille des sourires à foison et une petite discussion au passage fait du bien à tout le monde ... histoire de faire un pied-de-nez à l'actualité politique très maussade qui nous renvoie une image de nous-même un peu trop vile. Je découvre la richesse de nos jardins qui pourrait faire la richesse de nos échanges : et si nous troquions entre voisins, et si nous créons un petit marché local ? Cette idée me trotte dans la tête de plus en plus fort. Aujourd'hui, mon fils a voulu prendre le relais : il est parti avec notre brouette chargée de cerises cueillies fraîchement par mes soins et m'a dit, "je fais le tour des maisons". Au bout de 3/4 d'heure, le voilà revenu avec une brouette quasiment vide, un sourire jusqu'aux oreilles, 3 sucettes et 1,90 euros en poche ! ... et des habitants apparemment ravis et qui pour certains veulent nous retourner la pareille. Je ne me lasserai jamais de ces petits bonheurs que nous pouvons tous créer autour de nous avec peu de moyens et un seul sourire. Je pense que ce sont ces petits gestes qui pourront nous aider à inventer un autre monde plus humain et donc une économie plus saine.
RépondreSupprimerBienvenue à cette idée de marché local. Que les motivés se donnent le mot ...
RépondreSupprimerBELLES ... LES HERBES A CHATS PLANTEES DEVANT LES COPINES DU MAIRE ... ... VIVE LES RAIES PUBLIQUES ... MAIS , AU FAIT , OU EST L INTERET D UNE TELLE DEPENSE ???
RépondreSupprimerEt pourquoi pas , a TALMAY , une économie solidaire , faite de partage ... ce serait merveilleux , n est ce pas ? svp , donnez donc votre avis .
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