Les élections
européennes viennent d'avoir lieu. Ici, pas de commentaires sur le
résultat des uns ou des autres, mais quelques éléments de
réflexion sur le taux d'abstention, très marquant et anormal.
Pourtant, des infléchissements sont possibles.
Ils commencent avec la vie du village.
Dans le détail :
Les résultats sont marquants :
52,86 % d'abstention pour Talmay, autour de 57 % pour la France
et l'Europe. Plus de la moitié, donc, des électeurs ne s'est pas
prononcé. Je n'ai pas les éléments ni les compétences pour
expliquer ces résultats. Cependant, ma conscience citoyenne est
affectée.
Pour mémoire, lors des élections
municipales 2014, le taux d'abstention national était de 36 %.
Talmay s'en démarquait largement avec un tout petit 12 %. La
campagne avait été très vivante dans notre village, avec deux
réunions publiques (Liste pour la Clarté et Alex HATCHI), des
articles de journaux, des conversations sur les perrons et une
quantité importante de tracts en tous genres. Le vote s'est fait
d'abord de manière rationnelle, en fonction du programme des
candidats. Les priorités proposées, les explications données ont
pesé dans la balance. Le vote s'est fait aussi de manière
affective, car un petit village est fait de liens individuels forts.
Chacun y est allé de son amitié, de son admiration ou de ses
comptes à régler. Bref, la population s'est senti concernée, et
c'est tant mieux. Alors pourquoi l'élection européennes ne
recueille-t-elle pas le même enthousiasme ?
Du plus petit au plus grand.
Du plus petit au plus grand.
L'organisation de la vie collective se
fait sur plusieurs niveaux. Le premier, le plus accessible, le plus
palpable, c'est le conseil municipal. Mais le pouvoir de décision
d'une mairie est assez limité. Sa marge de manœuvre est de plus en
plus réduite. Les leviers d'actions sont désormais confiés aux
institutions de niveau supérieur, comme les syndicats, la communauté
de commune, le conseil général, régional… Aujourd'hui, beaucoup
de choix fondamentaux et structurants, qui guident nos vies et
conditionnent notre quotidien, sont maintenant pris au niveau
européen.
Seulement il faut être un vrai
spécialiste pour en comprendre tous les mécanismes et les
conséquences. Il n'y a pratiquement aucun travail de pédagogie mis
en place. Nous sommes bombardés de petites phrases sans jamais (ou
trop rarement) avoir les tenants et les aboutissants clairement
exposés. Dans ces conditions, difficile de voir l'importance de ce scrutin. Beaucoup de votants se sont laissé séduire par de belles
paroles sans s'être donné la possibilité d'une analyse sérieuse.
La logique de presque tous les média est ainsi faite que les
candidats n'ont pas le temps de développer leurs idées. Ils
scandent leurs messages accrocheurs dans le peu de temps qu'on leur
accorde. C'est l'ère de « l'appel des camelots »,
pas de l'information. À certaines de mes heures sombres, j'en arrive
presque à croire que cette situation est volontaire, que tout est
fait pour que l'on n'y comprenne rien.
Le conseil municipal.
Il y a des alternatives à cette
situation. La place de conseiller municipal en est une par exemple. Nous sommes plusieurs autour de la table et nous
devons trouver ensemble une solution au problème posé. Cela passe au mieux par de la documentation, par de l'écoute et
de la concertation (j’arrête là, ça ressemble au discours de notre
campagne). En tout cas, tout conseiller impliqué fini par comprendre
que décider pour la collectivité n'est pas si simple, que c'est en fonction
du contexte, des finances disponibles, des lois, d'autres choix possibles, de l'avis des
autres... Cette expérience là, ce vécu là est très important. Voilà un
moyen de sortir des raccourcis simplificateurs et des caricatures
trompeuses. L'action du conseiller municipal ne sert donc pas juste à la
collectivité. C'est surtout une possibilité certaine de se former, de
grandir, de s'ouvrir aux autres.
Alors au début de ce nouveau mandat et malgré les difficultés dont je
fais part dans d'autres articles, je ne peux que me réjouir d'un aspect de ce
conseil municipal. Car il est composé en grande majorité de
novices. Ce sera pour nous l'opportunité de
se former à la démocratie (clic) dans les meilleures conditions. Et peu
après, il faudra laisser la place à d'autres qui se formeront à
leur tour.
Quelqu'un a-t-il mesuré le taux
d'abstention chez ceux qui ont été élus ?
Comment ne pas penser que tout ça est beaucoup trop compliqué. Le paradoxe de notre démocratie est de proposer de (trop) nombreuses élections pour des strates illisibles qui peuvent s'opposer entre elles. Alors on vote pour un message ou une étiquette plutôt qu'une idée. Et les analystes de tout bord de constater un vote d'adhésion ou de sanction selon les cas...
RépondreSupprimerEt l'élection municipale n'échappe pas pour moi à la règle, à un autre niveau (une certaine émotion de proximité).
Profitez bien de cette expérience de conseiller, et surtout du regard des novices. Rien de tel que des yeux neufs pour prendre un peu de recul.
Encore faut-il que les yeux neufs ne soient pas trop embués, ou derrière des œillères bien solides. On verra bien.
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